The Keepers, la Start-Up qui révolutionne les consignes en lieux publics !
Après avoir interviewé @Mr. Pasha à Paris cet été, retour à Barcelone pour la rentrée ! De nouvelles aventures nous attendent… Cette semaine nous avons fait la rencontre de Florian, country manager chez The Keepers.Pour les cinéphiles et les passionnés de séries, non ce n’est pas la nouvelle série originale Netflix sortie en mai 2017 ! Adeptes des 2 roues, motards ou tout simplement curieux, voyagez avec nous dans leurs bureaux situés dans le cœur de Barcelone pour une interview sans tabou sur l’entreprise qui révolutionne les consignes en lieux publics…
Bonjour Florian, peux-tu nous présenter ton équipe ?
François, le CEO de The Keepers, basé à paris, a eu l’idée de proposer ce concept après un échange universitaire en Chine, alors qu’il était encore qu’étudiant. Eric est le graphiste et designer des produits il est sur le projet depuis le début. C’est grâce à lui que les premiers prototypes ont vu le jour. Et moi j’ai intégré l’équipe en 2015 en tant que stagiaire, ils m’ont recontacté pour mon stage de fin d’étude et aujourd’hui je gère The Keepers Espagne.
Expliques-nous en quelques mots le concept de The Keepers
The Keepers propose un système de consigne de casques de scooteur et moto dans les lieux publics. C’est à dire que nous laissons la possibilité aux utilisateurs de se servir de nos consignes pour se libérer les mains. Par exemple dans les centres commerciaux équipés de nos consignes, un motard peut déposer son casque, aller faire ses achats et venir récupérer son casque une fois ses achats terminés. Ce service est aujourd’hui gratuit pour les utilisateurs car se sont les centres d’accueil qui les mettent à disposition de leurs clients.
https://youtu.be/1dYR2p0OxyI
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer cette Start-up ?
Lors de ses études en école de commerce, François est parti en voyage en Chine dans le cadre d’un échange universitaire. C’est ainsi qu’il a eu l’idée. Il faut savoir qu’en Chine, il existe dans tous (ou presque tous) les lieux qui accueillent du public, des systèmes de consignes pour les parapluies.
Oui, en France cela paraitrait un peu bizarre… Mais en Chine, tout le monde trouve ça normal ! En même temps avec les moussons, nous pouvons comprendre qu’investir dans un beau parapluie peut être utile. L’idée première de son projet de fin d’étude était donc d’acheter des consignes en Chine et les revendre en France et en Europe. Pour la petite histoire, les 2 premières consignes qu’il a achetées sont toujours dans la cave de sa mère… Hahaha ! Mission impossible !
Mais cette idée de consigne était toujours dans un coin de sa tête. C’est lorsqu’il est revenu à Paris, et qu’il s’est équipé d’un scooter qu’il s’est rendu compte que le casque était encombrant. Il a alors rencontré Eric qui était encore étudiant mais qui l’a aidé à mettre en forme son idée. Eric s’est donc occupé de toute la partie design et conception du prototype.
Vous êtes motard ? Combien vous étiez au lancement ? Et maintenant ?
Nous ne sommes pas des motards à proprement parlé mais l’objectif était leur de faciliter la vie lors de leurs déplacements. Par exemple dans les aéroports ou les gares. Prendre un avion avec un casque c’est quand même compliqué.
A l’origine, ils étaient 4 fondateurs dont 2 qui issus de la même école, aujourd’hui nous avons des bureaux à Paris et à Barcelone.
Vous êtes une entreprise française qui a choisi de se développer en Espagne, pouvez-vous nous expliquez pourquoi ?
Lors de l’étude de marché, nous avons analysé le nombre d’utilisation de 2 roues dans les pays d’Europe. L’Italie et l’Espagne sortaient du lot, principalement Rome et Barcelone. Nous avons choisi l’Espagne en premier car nous n’avions pas vraiment d’affinité avec l’Italie. Dans le cadre de mes études, je suis parti vivre en Amérique Latine, donc je maitrisais déjà l’Espagnol. Alors nous avons planté notre tente à Barcelone. Pourquoi pas Madrid ? Parce qu’à Barcelone, 1 véhicule sur 3 est un 2 roues.
Quelles ont été les étapes clés du projet ?
2013 : François a l’idée de mettre en place des consignes pour les casques de 2 roues dans les lieux accueillant du public tels que les aéroports, les gares, les cinémas, bibliothèques, centres commerciaux, salles de concerts etc. A la création, l’entreprise s’appelait Mains Lib. Nous avons décidé de changer de nom car Mains Lib n’avait aucun sens à l’international.
2014 : Thomas, un ami qui a fait la même école de commerce que François le rejoint sur le projet. Ils mettent en place une campagne de crowdfunding. Cette campagne avait 2 objectifs, le premier était de récolter des fonds et le deuxième de se faire connaître.
2015 : Mise en place d’un nouveau business modèle. Le premier était plutôt BtoC. La première consigne a été installée au MK2 Bibliothèque, un cinéma à Paris. L’utilisateur payait 1€ pour 4h d’utilisation.
Milieu 2015 : Nous nous sommes rendu compte que le modèle n’était pas viable. Nous sommes passés d’un modèle BtoC à un modèle BtoBtoC. Nous proposons donc de vendre le service aux lieux d’accueil avec l’installation, le service après vente et la maintenance compris mais à condition qu’il soit gratuit pour les utilisateurs. Ce modèle a été mis en place fin 2015.
2016 : Nous avons imaginé et installé des tours plus grandes. Elles peuvent accueillir jusqu’à 8 casques pour les stades et salles de concerts.
Septembre 2016 : Nous sommes en phase de préparation de l’international. Le nom devient The Keepers : garder les casques, garder les choses, et de garder les gens plus longtemps dans les lieux. Une étude montre qu’une personne qui dépose son casque reste en moyenne 42% plus longtemps dans un centre commercial.
Le design de vos consignes est spécifique, combien de temps vous a-t-il fallu pour passer du prototype au design final ?
Nous pourrons parler de 3 étapes. En 2014, Eric met en place le premier prototype. Il n’est pas fonctionnel. Trop compliqué à fabriquer. Fin 2014, le modèle final voit enfin le jour. Il aura fallu à peu près un an pour réaliser le produit final. Puis la 3ème étape, un produit plus ergonomique. En effet nous avons conçu une autre version un peu plus optimisée avec un écran tactile.
Comment fonctionnent vos consignes pour les utilisateurs ?
L’utilisation est très simple. Au niveau du porte casque il y a un écran, il suffit de suivre les instructions. Il faut sélectionner un emplacement, poser son casque et entrer un code à usage unique à 4 chiffres. C’est l’utilisateur qui le choisi. Pour récupérer son casque, il suffit de rentrer son code et le casier s’ouvre. Et c’est tout !
Donc vous n’utilisez pas d’application ?
Si, nous avons une application téléchargeable sur l’App Store et Google Play. Mais cette application ne sert pas à l’utilisation de la consigne. Elle a été crée pour vérifier l’emplacement et la localisation des consignes ainsi que les disponibilités. Elle sert surtout dans les gares et les aéroports.
https://youtu.be/VYZeDZfyODo
Avez-vous lever des fonds ?
Comme évoqué plus haut, nous avons lancé une campagne de Crowdfunding, elle nous a surtout servie à annoncer le projet et à récolter 10.000€. Ce qui était un très bon début.
En 2015 nous avons fait une levée de fonds auprès de notre cercle proche et auprès de particuliers. Nous n’avons pas de fonds institutionnels dans le capital mais seulement quelques Business Angels.
Quels sont les obstacles auxquels vous avez dû faire face ?
Le plus gros obstacle que nous avons rencontré est comment produire la machine. Le concept est simple mais la réalisation et la production sont très compliquées. Si nous avions décidé de créer une machine carrée, cela aurait été beaucoup plus simple. Mais nous avons fait le choix de la faire arrondit ce qui a engendré beaucoup de problèmes techniques.
Au delà de l’aspect visuel, nous avons eu beaucoup de mal à trouver un industriel qui accepte de nous fabriquer et produire notre premier prototype. Aujourd’hui nous travaillons avec 2 usines, une en Vendée et une en Maine et Loire. Ce qui est un très gros avantage car ce n’est pas loin, nous pouvons les rencontrer souvent. Aujourd’hui nous les considérons plus comme des partenaires que comme des prestataires. Parfois ils nous aident et nous donnent des idées, conseils et nous améliorons la machine ensemble.
Aujourd’hui, vous élargissez votre offre en proposant des dressings à disposition, expliques-nous votre démarche.
L’objectif de The Keepers est de capitaliser sur les clients que nous avons déjà, de leur proposer de nouveaux services. Et pour se faire nous devons nous diversifier, en apportant un service complémentaire à celui des casques.
En effet, il n’existe pas de moto partout, du moins, dans les pays nordiques, où il fait souvent froid où il pleut beaucoup, les 2 roues ne sont pas aussi nombreux. Les pays nordiques ont de gros pouvoirs d’achat et dans les centres commerciaux, un manteau c’est encombrant. Avec nos systèmes de consignes/dressing, la solution est là !
Votre stratégie de communication a-t-elle évoluée depuis vos débuts en 2015 ?
Au lancement, l’entreprise s’appelait Main lib. Nous avions créé vendredi les mains libres sur Facebook. Nous demandions aux fans de nous envoyer des idées de ce qu’ils faisaient s’ils avaient les mains libres. Et nous derrière nous postions des photos décalées. Cela a bien fonctionné pendant 1 an. Une fois que nous avions un peu plus de machines, on communiquait sur Facebook principalement sur les actualités de la marque.
Nous avons aussi fait des évènements dont un en partenariat avec un des leaders français d’articles de motos. Nous avons aussi mis en place des actions de communication. Des casques étaient à gagner avec une chasse au trésor dans paris. Les casquent étaient dans des consignes et il fallait trouver le code pour le gagner. Nous avons mis en place cette action 2 fois elle a très bien fonctionné. La 2ème c’était en Juin à Paris, il y avait 7 casques à gagner en 7 jours.
Nous avons aussi lancé un blog sur The Keepers mais nous n’avons pour le moment pas beaucoup d’articles. D’un point de vue social media nous sommes présent sur Facebook et Twitter avec 2 pages FR/ES, sur Instagram et nous avons une page LinkedIn.
Est-ce que vous nous connaissiez avant ce rendez-vous ?
J’ai posté un message sur le groupe de la French Tech de Barcelone et on vous a recommandé. Nous cherchons à mettre en place des actions de communication principalement sur l’Espagne. Une agence de communication qui serait basée à Barcelone serait plus simple pour nous en terme d’organisation.
Quels sont vos projets de développement sur le court et long terme ?
Aujourd’hui le service de consigne pour les casques de 2 roues est très actif. Nous avons actuellement en moyenne 10 000 utilisateurs par jours. Nos consignes sont présentes dans des établissements accueillant du public, nous souhaitons développer cette idée pour d’autres produits que les casques. L’objectif étant de sortir tous les ans un nouveau service. Le prochain service en étude est celui d’un dressing pour les manteaux et les vestes.
Pour ce qui est du développement géographique, The Keepers a démarré à Paris et en l’Ile de France en 2013, puis nous avons ouvert la Côte d’Azur dans la foulée. Depuis janvier 2017 nous sommes présent à Barcelone et Palma de Majorque. L’objectif maintenant est de conquérir l’Europe. Nous avons déjà prévu l’ouverture de Madrid mi octobre et Turin en Italie en octobre/novembre. Aujourd’hui nous n’avons pas vraiment encore de concurrents alors il faut qu’on aille vite avant que le marché soit saturé.
Quel conseil donneriez-vous à une Start-Up qui se lance ?
Je pense que le meilleur moyen pour réussir est d’aller au bout de ses projets et de ses rêves finalement.
Il faut également rester focus sur ce qui te fait manger. C’est à dire que si tu vends quelque chose, n’importe quel projet finalement, tu vas être intéressé par beaucoup de choses. Quand tu te disperses sur ce qui tourne autour tu vas perdre ton objectif de vue. C’est bien d’innover, mais il faut rester focus sur le projet initial qui te permet de payer tes employés tous les mois même si tu as envie d’accélérer. Ne pas vouloir sauter les étapes.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Plein de nouveaux produits dans plein de nouveaux pays et plein de consignes à casques à Barcelone dans les mois qui viennent !
Chez BE INFLUENT on aime The Keepers pour :
- L’originalité du service
- Un service gratuit (et oui, ça existe !)
- Leur imagination et leur audace
- Une capacité d’adaptation
- Une volonté de conquérir l’Europe