Le Web3 bien qu’encore un peu flou, est LE sujet du moment. C’est un concept dont on a beaucoup parlé lors du Web Summit 2022 et qui continue de faire débat en ce début 2023.

Voyons ensemble pourquoi cette nouvelle version d’Internet fait tant parler d’elle. Qu’est-ce que le Web3 ? En quoi promet-il un avenir décentralisé ?

Comprendre le Web3

Le Web3 est une version décentralisée d’Internet basée sur la blockchain.

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Le concept peut-être encore un peu difficile à comprendre, car il est technique.

Pour faire simple, avec l’arrivée du Web3, les utilisateurs garderont le contrôle de leurs données, et deviendront acteurs du web.

Il existe déjà une fondation qui œuvre pour le développement du Web3. Pour Web3 Foundation : « Notre vocation est d’offrir le Web 3.0, un Internet décentralisé et équitable où les utilisateurs contrôlent leurs données, leur identité et leur destin. » 

L’historique : Du Web 1.0 au Web 3

Pour comprendre l’arrivée du Web3, il faut revenir rapidement en arrière. Depuis les années 50, nous sommes successivement passés d’un WEB 1.0, qui n’était alors qu’un web statique, à un WEB 2.0, Web participatif basé sur la collecte de données personnelles.

Pendant longtemps, on évoquait le WEB 3.0comme celui de l’internet des objets. Mais en 2023, on parle désormais de WEB3 (et non web 3.0), un web décentralisé basé sur la technologie de la blockchain.

“Contrairement au web 2.0, le web3 ne se base pas sur la collecte des données personnelles. Avec la décentralisation, celles-ci restent la propriété des utilisateurs. Avec le Web3, les gens garderont le contrôle de leurs données. Et c’est un changement de paradigme, parce qu’ils ne sont plus de simples utilisateurs. Ils sont au cœur du système”, assurait Sopheap Lao, CEO de Davensi, lors du Web Summit.  DAVENSI est une fintech dont la mission est de rendre les services financiers plus durables en basculant vers une économie Web3.

Qu’est-ce qu’un web décentralisé ?

Les défenseurs du Web3 soutiennent que les plateformes en ligne sont aujourd’hui trop centralisées et contrôlées par une poignée de grandes sociétés, comme Amazon, Apple, Alphabet (société mère de Google) ou Meta (société mère de Facebook). Ces entreprises ont amassé de grandes quantités de données personnelles et de contenus sans que les utilisateurs en aient véritablement le contrôle.

Le concept de Web3 vise à créer un web décentralisé où les internautes peuvent facilement gérer et transférer leurs données entre les différents services. Cela signifie qu’il n’y aurait plus de grandes entreprises tech agissant en tant qu’intermédiaires.

Pour Elon Musk, pourtant technophile et fervent défenseur des cryptomonnaies, le WEB3 “ressemble plus à un mot marketing à la mode qu’à la réalité en ce moment”. Quand on comprend que le Web3 vise à limiter la collecte de données, base du système social media (et peut-être même du web) actuel, on comprend mieux les réticences du milliardaire.

Un vaste champ de compétences

Le web 3 offre de belles perspectives dans de nombreux secteurs d’activité.

La finance, portée par la cryptomonnaie, en bénéficiera, sans aucun doute en premier lieu. Le sujet de la finance décentralisée a, en effet, de beaux jours devant lui. Pour voir le sujet exploser, il faudra lever les freins suivants : la régulation, le blanchiment d’argent, la volatilité et la spéculation sur les monnaies virtuelles.

En second point : le social media… Moins algorithmique, moins contrôlé. « La blockchain peut par exemple être un remède aux fake news et un moyen de lutte contre les deep fake, en garantissant l’authenticité d’un contenu. Plus généralement, les NFT peuvent apporter des solutions à beaucoup de problèmes qui se posent en matière de propriété intellectuelle”, expliquait ainsi Charles Hoskinson, le fondateur de Cardano, lors d’une conférence baptisée “Est-ce que la crypto est morte ?”

Un Web 3 qui doit encore mûrir…

Si le sujet du Web3 est tendance actuellement, il n’est pas encore complètement au point (il ne serait d’ailleurs plus une tendance si c’était le cas).

Les acteurs du Web3 en conviennent, le secteur est encore loin d’être mûr. Pour Sopheap Lao par exemple : “Le Web3 est encore très fragmenté aujourd’hui. Vous avez plusieurs blockchains, plusieurs protocoles, plusieurs wallets… Le Web3 est encore immature et il faut parfois être un geek pour l’utiliser. Les cryptos sont difficiles à comprendre, même pour des spécialistes.” 

Certains obstacles devront être levés avant d’aller plus loin dans le domaine 

… et trouver des sources de financement.

Le fonds de capital-risque a16z est l’un des principaux investisseurs dans le domaine du Web3 et de la technologie décentralisée.

En juin 2021, il annonçait la création d’une nouvelle structure d’investissement. Baptisée Crypto Fund III et dotée de 2,2 milliards de dollars, elle est entièrement dédiée au Web3.

C’est suite à cet investissement que le cofondateur et ancien dirigeant de Twitter, Jack Dorsey, avait émis des doutes sur le potentiel du Web3 à redonner réellement le pouvoir aux utilisateurs. Il estime, notamment, que les fonds de capital-risque finiront par en récupérer le contrôle.

« Vous ne possédez pas le Web3. Les Fonds d’Investissements et leurs commanditaires, eux, le possèdent. Il n’échappera jamais à leurs motivations. C’est finalement une entité centralisée avec une étiquette différente« , soutient-il.

Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas fini d’entendre parler du Web3 qu’on qualifie déjà de grande tendance 2023.